dimanche 16 février 2014

Fermera, fermera pas,

" L'école de La Ville, nichée entre les noisetiers, les ronces et les sapins a fermé ses volets.

Fondée vers 1703 par les chanoines de l'Abbaye d'Entremont, elle eut jusqu'à 40 élèves. Mais en septembre 1986 avec 4 enfants inscrits, la fermeture est prononcée.

Il est bien révolu le temps où 20 à 25 élèves s'y présentaient à la rentrée : béret, tablier noir, sabots cloutés; pour les fillettes un sac cousu par la maman ; les garçons, eux, portaient en bandoulière la caisse du père ou du grand-père. Caisse solide à l'épreuve des coups, des chutes, mais hélas au couvercle un peu trop sonore en classe.

Les enfants éveillés et serviables, curieux d'apprendre... un peu rétifs en français.
Timides en classe, la première récréation les transforme. Des poches sortent, après l'opinel, les billes, les agates. Et les voici tous, garçons et filles à jouer au carré, au trou, avec des cris et des éclats de rire. Les filles visent et tirent aussi bien, et de la cour de récréation montent des " sans rien ",  " tout ",  " poursuite ", qui animent pour un moment le paysage.

Assidus ces enfants, malgré la neige, le froid, (l'encre qui gèle la nuit dans les petits encriers blancs).
On ne manque l'école que le jour où on " tue le cochon " et le jour où on " monte à Maize ".

Et les années passent et tout change. Plus de billes mais des ballons, plus d'encriers, plus de caisses.
Voici de beaux livres, des sorties de ski, piscine, puis 15, puis 7 enfants.

Depuis cet été, plus de bruit, plus de chants, la cour est vide, l'école de La Ville n'a plus que ses souvenirs et les nôtres. "  

Danielle.  

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